Pour le jour

Même s’ils ne sont pas nombreux, les instruments de pêche peuvent présenter, selon les villages, des différences légères .Souvent il s’agit de modifications ou d’adaptations faites par le pêcheur lui même . Le nom de l’instrument peut aussi varier localement.

Le foucia (ou foucion) décrit déjà au 18e siècle dans l’enquête de Le Masson du Parc, a une lame plate, non tranchante, emmanchée à un bout et terminée à l’autre par un crochet. À l’origine, vieille faucille (fonceuille) à herbe, que l’on a redressée et réutilisée pour la pêche. Pour être efficace, il doit être bien en main, permettre de frapper sans effort et sans contorsion un poisson à une trentaine de centimètres devant soi. Trop long, le coude serait anormalement levé, trop court, il faudrait se pencher en avant. Le pêcheur frappe le poisson dans l’eau avec le dos du crochet. Le coup doit juste porter derrière la tête. Trop appuyé, il abîmerait le poisson, pas assez, ce dernier se sauverait.

Le sabre de marée ,plus long que le foucia, comprend une lame emmanchée à un bout, presque droite avec un côté tranchant, terminée en pointe. Il permet de tuer le poisson en le coupant ou l’attraper en le piquant. Il provient peut-être de la réutilisation d’une arme militaire .Il est peu utilisé à Sainte Marie .

La pigougne est une sorte de fouëne. Dans les écluses, on utilise une pigougne avec deux pointes et un manche long de près de 2 mètres, ce qui permet d’attaquer des raies ou des terres. Pour les soles on utilise surtout des pigougnes à 4 dents, au manche plus court et pour les anguilles le salé, fouëne avec des ardillons munis de petites dents.

À Sainte-Marie, c’est avec seulement une épée, un trilla ou treilla ,une gourbeuille , que l’on va à l’écluse.

L’épée (ou épai , du vieux français espoi : épieu) à Sainte-Marie , remplace le foucia et la pigougne. Il s’agît, en fait, d’un foucia terminé par deux pointes au lieu d’une poignée.

Le trilla (treille ou treilla ou trieule à Oléron) est un filet d’un mètre carré environ, muni de deux bras parallèles et indépendants, que l’on tient chacun dans une main. On peut ainsi régler la largeur de l’ouverture du filet à la dimension voulue et suivre le bord d’un rocher. On l’appelle aussi, à Ré, un cisail.

Pour pécher des poissons plus petits que la maille réglementaire,on plaçait une pierre dans la poche du filet. Les mailles du fond se rétrécissaient alors considérablement !

Le venette ou genet est une sorte d’épuisette que l’on utilisait ,surtout au Bois-Plage en Ré, pour pêcher dans les écluses. À Sainte-Marie on préfère toujours conserver le treilla.

La gourbeuille (corbeille) est le panier de pêche en osier porté sur le dos ou en bandoulière.

Au Bois et à Loix on l’appelle manoque. En réalité, la manoque est le panier de pêche en osier porté à la main ou manoque à main appelée au Bois le bouquion.