La Grande Écluse des Portes en Ré

La Grande Écluse est une pêcherie en pierres des Portes-en-Ré. Orientée plein nord elle est exposée au tempêtes et houles de nord, norde , nord-ouest son chef d’écluse est Philippe Penaud.
Comme de nombreuses pêcheries de l’ile de ré , elle a vécu des phases de constructions, de destructions puis de reconstructions. Les destructions ont rarement été le seul fait des intempéries.
ce sont le plus souvent des décisions prises par les pouvoirs centraux quand la France est devenu une nation, qui ont fixé le sort des écluses à poissons dans les siècles passés . La législation de la pêche sous Napoléon III en constitue un épisode édifiant.
La nomination de Théodore Ducos en 1851, comme ministre de la Marine par Napoléon III , va correspondre à une période très défavorable pour les pêcheries en pierre au prétexte premier qu’elles produisent des résultats désastreux « car détenues par des individus riches ou étrangers à la marine qui recueillent sans peine les bénéfices d’une situation à toutes les charges de laquelle ils échappent, et ce au préjudice des inscrits maritimes ». Et au prétexte second que la volonté est de protéger la pêche en bateaux menacés par la destruction des poissons et leur éloignement des côtes occasionnés par les dites pêcheries en pierre. En tout cas c’est ce que disait le rapport du lieutenant de vaisseau Auger adressé au Ministre Ducos. Déjà en 1850, une dépêche ministérielle avait interdit l’établissement de pêcheries sédentaires sur les côtes de l’ile de Ré . Mesure qui n’avait pas empêchés les insulaires de construire en nombre de nouvelles écluses à poissons dont La Grande Écluse. Tombe alors le 8 juin 1853 une décision ministérielle du Ministre Ducos qui donne la liste des pêcheries à détruire : La Grande Écluse des Portes-en-Ré en fait partie, mais aussi La Providence, l’Hirondelle, La Courageuse soit 10 écluses sur les 14 existantes aux Portes-en-Ré. Malgré la résistance des Maires des Portes et de Sainte-Marie de Ré, puis de celui d’Ars, 54 écluses seront détruites dans l’île. Pas toujours par une action de démolition directe prévue aux frais des codétenteurs par la réglementation, mais plus par une interdiction de réparer les murs lors des tempêtes hivernales ce qui sera d’ailleurs le cas de La grande Écluse . Le résultat sera atteint puisque les 54 pêcheries disparaitront rapidement au détriment des familles nombreuses qui assuraient ainsi une partie importante de leur alimentation.
il faudra attendre le décret de 1867 pour la construction ou la reconstruction des pêcheries fixes soient de nouveau autorisées sous certaines conditions . Ce qui fut le cas de La Grande Écluse .La politique qui semble avoir été menée par le ministère de la Marine fut de refuser les ouvrages à risques pour la navigation et les sauvetages, comme les écluses qui se succédaient en 2 ème et 3 ème lignes et qui s’avançaient plus avant en mer . Un autre motif évoqué était que la succession de plusieurs écluses ( une ligne, 2 lignes voire " lignes )ne laissait aucune chance au frai d’échapper à ces pièges à poissions ( alevins et poissons juvéniles). Une raison écologique et économique puisqu’il s’agissait de préserver les fruits futurs de la reproduction des poissons .

ARTICLE EN COURS DE RÉDACTION EN MARS 2020
Dominique Chevillon